Pourquoi il ne faut pas taxer les " super-profits", par Henrik Gunnarsson



1 ) L'entreprise Total ne fait aucun bénéfice en France. Elle n'a pas à payer de taxe ou d'impôt sur des bénéfices qui n'existent pas. Elle paye des impôts dans les pays où elle réalise des bénéfices.

2 ) Une taxe sur les " super-profits " est une mesure démagogique et anti-économique. C'est une solution de facilité qui évite de réfléchir. Voilà ce qui se passe quand un État instaure une taxe sur une entreprise : elle répercute immédiatement son augmentation d'impôt sur les prix de ses biens et de ses services. Au final, c'est toujours le client qui paye la taxe, jamais l'entreprise.

3 ) L'argent qui sera prélevé à Total par l'État français à travers cette nouvelle taxe sera perdu pour les investissements sur les énergies alternatives et renouvelables.
On ne peut pas en même temps accuser Total de réchauffer la planète et amputer sa capacité à investir en la taxant.

4 ) L'argument utilisé par la gauche : " L'Angleterre, l'Italie, l'Espagne, ont instauré une taxe sur les super-profits. Pourquoi la France serait la seule à la refuser ? "
Réponse : Les impôts de production en France sont 2 fois plus élevés que la moyenne européenne ( en pourcentage du PIB ), 4 fois plus élevés qu'en Allemagne et 2 fois plus élevés qu'en Italie.
La France occupe la première place mondiale des impôts et des taxes. La pression fiscale ne peut plus être augmentée. Elle doit être rapidement et massivement diminuée.

5 ) Parler de " profiteur de crise " est une ineptie. Ce n'est pas Total qui prélève plus de 60 % de taxes sur un litre de carburant, c'est l'État français. Si un automobiliste français paye aussi cher son litre de diesel ou d'essence, c'est parce que l'État lui fait payer 62 % de taxes. Le voleur, le " profiteur de crise ", c'est l'État, ce n'est pas Total qui ne fait aucun bénéfice en France et ne représente que 25 % des stations-service sur le territoire français, à côté de BP, Shell, Esso etc...qui se partagent les 75 % restants.

6 ) Les taxes sur les carburants comme la TVA et la TICPE ont un impact important sur leur coût ( plus de 60 % de taxes ). Avec une marge nette de distribution d’environ 1 centime d’euro par litre sur le prix du carburant à la pompe, Total n’a que peu d’influence sur son évolution.

7 ) Le terme de " profit " est piégé. Il est utilisé par la gauche ( et repris par les idiots utiles ) pour diaboliser le bénéfice, diaboliser l'entreprise, diaboliser l'économie de marché, diaboliser le capitalisme.
On remplace " bénéfice " par " profit ", comme on a remplacé " pauvreté " par " inégalités " , dans le but de justifier le racket fiscal des entreprises et des contribuables aisés. 

8 ) En 40 ans, sous l'effet de la retraite à 60 ans, des 35 heures ( deux réformes socialistes ), de la désindustrialisation de notre économie et de la pression fiscale toujours plus élevée, 
nous sommes passés du 4 ième au 7 ième rang et bientôt au 9 ième rang mondial. En 20 ans, nous avons perdu la moitié de nos parts de marché mondiales. Les déficits et la dette publique explosent en raison des dépenses sociales. Ce n'est pas en augmentant les impôts que l'État pourra rembourser sa dette. C'est au contraire par la baisse massive des impôts qu'il pourra mécaniquement augmenter les rentrées fiscales, par la croissance économique et les créations d'emplois.

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