Abolir les droits de succession, par Henrik Gunnarsson




Abolir les droits de succession




Avant de parler du fond du sujet, je vais donner les chiffres essentiels à retenir sur les droits de succession en France et à l'étranger.


En 2013, François Hollande a fait passer le taux de la tranche supérieure des droits de succession de 40 à 45 %. Il a abaissé le montant de l'abattement ( qui était déjà ridiculement bas ) de 160.000 à 100.000 euros. Mais ce n'est pas fini : Hollande a abaissé le montant des donations à 100.000 euros tous les 15 ans, alors qu'auparavant, on pouvait transmettre 160.000 euros tous les 6 ans ( entre 2006 et 2011 ). Mais Sarkozy avait déjà fait une partie du sale boulot : il a remonté le délai de transmission de 6 à 10 ans, en 2011.

J'ajoute qu'au début de son quinquennat, Hollande a créé une nouvelle tranche supérieure de l'impôt sur le revenu : à 45 % ( à partir de 156.000 euros de revenu par an, 13.000 euros par mois. Il faut y ajouter la CSG-CRDS à 17,2 % = 62,2 % de confiscation du fruit de son travail ). La précédente tranche supérieure de l'IR était à 41 % ( à partir de 74.000 euros par an, 6.150 euros par mois, ce qui entraîne une confiscation de son revenu à hauteur de 58,2 % ). Hollande a également rétabli l'ISF à son ancien barème ( le plus élevé, que Chirac avait maintenu et que Sarkozy avait simplement baissé en conservant ses deux premières tranches, sans avoir le courage de le supprimer ), et a aligné la fiscalité des revenus du capital sur celle des revenus du travail, mesure stupide qui a abouti à dissuader l'investissement de capitaux en France et à les faire fuir à l'étranger. À titre de comparaison, le taux marginal d'imposition sur les successions s’élève à 30 % en Allemagne, à 15 % au Danemark, à 10 % en Suisse et à seulement 4 % en Italie. Parmi les pays de l’OCDE, le taux moyen des droits de succession s’élève à 15 %. Pour revenir au montant exonéré de droits de succession en France : notre abattement est l’un des plus faibles du monde : 100.000 euros contre 400.000 euros en Allemagne, 425.000 livres sterling au Royaume-Uni, 1 million d’euros en Italie, 11,2 millions de dollars aux États-Unis ( depuis la réforme fiscale de Donald Trump ).

Pays où les droits de succession ont été abolis : Canada ( 1972 ), Australie ( 1979 ), Inde ( 1985 ), Nouvelle-Zélande ( 1992 ), Portugal ( 2004 ), Suède ( 2005 ), Russie ( 2005 ), Hong-Kong ( 2006 ), Singapour ( 2008 ), Autriche ( 2008 ), République Tchèque ( 2014 ), Norvège ( 2014 ).



En finir avec l’impôt sur la mort



Tout d'abord, il faut noter que Nicolas Sarkozy a supprimé les droits de succession pour le conjoint disparu, mais pas en ligne directe. Il n'a pas été au bout de la logique. Un exemple : l'héritage d'une maison de 1 million d'euros. Les droits à payer sont de 252.000 euros. Et si l'héritier ne dispose pas de l'épargne pour pouvoir payer ? Il est contraint de vendre son bien familial, dépossédé, exproprié par l'État, il ne peut pas rester dans la maison familiale dont il a hérité.


Le principe des droits de succession est une honte et un scandale absolu. De quoi s'agit-il précisément ?


L'impôt sur la mort, c'est l'État mafieux qui vient nous mettre un pistolet sur la tempe et nous dire qu'on a 6 mois pour payer le racket, pendant qu'on est à terre, dévasté par le deuil.

L'État va dépouiller, dépecer le défunt, à travers ses enfants héritiers. Le pire est que ce racket, cette extorsion, va se faire au nom de la morale. Cette oppression fiscale se fait au nom de la " justice sociale ", de la " réduction des inégalités " et de la " redistribution des richesses ". L'État vole chaque année en moyenne 15 milliards d'euros aux familles françaises. Il apprauvrit et fragilise les familles, au nom de la « justice ». C'est ça la réalité, et il faut sans cesse la rappeler. Les droits de succession sont une double imposition : on paye l'impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux durant notre vie de travail et durant notre retraite. Ce qui nous reste permet de se constituer un patrimoine financier et immobilier. Mais une fois mort, nous payons une seconde fois, à travers nos héritiers, sur le patrimoine qui a été bâti par une vie de travail et d'efforts. Comme l'ISF, les droits de succession sont un impôt sur le patrimoine, qui vient s'ajouter à l'impôt sur le revenu. La France est ce pays qui taxe tout, même la mort.

" Un héritier n'a aucun mérite, il doit donc être taxé ", dit la gauche.

Parler d'absence de mérite est une imbécilité. La gauche utilise tous les prétextes pour masquer la vraie raison de sa posture politique : la jalousie. 

Un enfant n'a pas à mériter de l'argent qui appartient à ses parents qui sont morts.

Un patrimoine bâti par une vie de travail et d'efforts est naturellement et légitimement transmis aux enfants. Il appartient à la famille. Il est une propriété privée. Un pays qui taxe la mort, qui taxe le deuil, qui taxe la douleur, qui taxe la détresse, est un pays satanique. 


Pour conclure : j'ai été sidéré de lire que l'héritage était un « revenu » et qu'il était légitime que l'État fasse payer des droits de succession. Un revenu, ce n'est pas un héritage qui nous est transmis une seule fois dans notre vie. Un revenu, c'est une somme d'argent qui nous est versée de façon régulière et récurrente : salaire, pension de retraite, solde de retraite, revenus libéraux du travail, revenus du capital. Un patrimoine qui est transmis a déjà été imposé pendant les années où il se constituait, à travers l'impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. La taxation du capital, de l'épargne et du patrimoine immobilier est une spoliation, parce que c'est un stock qui a déjà été fiscalisé au moment où il était un flux, c'est-à-dire un revenu. Donc c'est payer deux fois sur le même revenu. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'héritage fiscal de François Hollande, par Henrik Gunnarsson

Pourquoi il fallait supprimer l'ISF. En 8 points, par Henrik Gunnarsson