La bourse n'est pas un risque, par Henrik Gunnarsson

La bourse n'est pas un risque

« Si vous investissez dans les actions, vous pouvez perdre 100 % de votre mise ».

Il s'agit d'une idée fausse et très répandue, d'une croyance qui résulte de l'ignorance. Une baisse est réelle, une perte est virtuelle, tout comme le gain, car une plus-value ne peut se réaliser qu'en vendant, et une perte ne peut se matérialiser qu'en vendant ses actions moins chères qu'on les a achetées. Donc, contrairement à ce que la majorité des Français croient, la bourse ne comporte aucun risque pour les détenteurs d'actions. Une baisse de capital n'est pas une perte de capital. C'est une baisse temporaire qui est une opportunité pour acheter de nouvelles actions. Je le redis car c'est fondamental : on ne peut perdre de l'argent que si on revend nos actions moins chères qu'on les a achetées.Tant qu'on les conserve, on ne perd rien, et notre revenu n'est pas affecté par une baisse, ou même un effondrement du cours de l'action. Le revenu est déconnecté du cours du titre. Le rendement des dividendes est fixé longtemps à l'avance et ne subit pas d'aléas. Le seul élément qui détermine le niveau de la rémunération, c'est le bénéfice net de l'entreprise. 

Je vais donner un exemple : on a un capital-actions de 1 million. Le titre perd la moitié de sa valeur, le capital tombe à 500.000 euros. Aucune conséquence sur notre rémunération. Nous avons toujours le même nombre d'actions et le même nombre de dividendes. 

Les Français ( seulement 7 % détiennent des actions ) ont peur d'investir en bourse parce qu'ils ne connaissent pas son fonctionnement. Pour eux, c'est du risque, alors qu'il y a zéro risque.

Quand les patrons du CAC 40 disent que les dividendes rémunèrent le risque, en réalité, c'est un risque virtuel. Une baisse ne devient une perte que si on cède nos actions moins chères qu'on les a acquises, mais pour vendre à perte, il faut avoir un besoin urgent de trésorerie, situation dans laquelle on ne doit jamais se mettre, par absence de prévoyance. 

Les Français redoutent le Krach boursier, alors que c'est ce dont rêvent les porteurs d'actions qui ont du capital à investir. Un Krach est une formidable occasion d'acheter massivement des actions à prix bradés, d'augmenter son portefeuille d'actions, son capital-actions et le nombre de ses dividendes.

Les Français sont dans la pensée magique. Ils s'imaginent que leur capital boursier peut s'évaporer du jour au lendemain. On ne peut perdre de l'argent que si on vend à perte, ou bien si l'entreprise fait faillite, mais lorsqu'on investit dans une Major mondiale comme Total, une « Too big to fail », notre capital est en totale sécurité.